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Valls, morne terre du discours politique (et accents populistes)


 

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Beaucoup on apprécié le discours du premier ministre, je suis de ceux qui entende dans ce discours l’ombre des communiquants. C’est un discours politique dans tout ce qu’il a de plus formaliste, rituel, dénudé d’âme, de poésie, de souffle.

J’aurai attendu de l’imagination, de l’audace, du goût, et me voila avec du surgelé. Certes l’étiquette est belle, mais rentrons dans le détail.

Dans les tous premiers instants de son discours, Valls ébauche une analyse du vote sanction qui a frappé l’exécutif. Si on peut rejoindre le premier ministre sur le manque de souffle et d’espoir,  rapidement le discours prend des accents populistes, Poujade sort de ce corps!!!! 

« Et puis il y aussi cette exaspération quand, à la feuille de paie déjà trop faible, s’ajoute la feuille d’impôt trop lourde » Le ras-le-bol fiscal, axe de communication de l’ancien gouvernement continu. Pas un mot par la suite sur une réforme fiscale, sur un chemin qui réduirait les inégalités devant l’impôt et les inégalités. L’impôt pèse lourdement sur les classes moyennes. Le document ci-dessous donne une idée du chemin à faire pour en arriver à une fiscalité plus juste. La suppression des cotisations salariales pour les smicards est un petit pas, mais l’ambition est faible et réduit le financement de la sécurité sociale. Si les 500 euros annuels servent à compenser une baisse des remboursements de santé ou d’allocations où est le gain ?

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« Je dirai donc la vérité aux Français. Je la leur dois. » : On en revient au principe selon lequel si les Français votent mal, c’est qu’ils ne connaissent pas la vérité et qu’un homme éclairé doit la leur dire.

« J’ai vu, j’ai écouté ces retraités qui, à l’issue d’une existence d’efforts, vivent avec une maigre pension ; ces ouvriers qui attendent, depuis trop longtemps, de pouvoir retravailler; ces salariés précaires pour qui le quotidien n’est pas le travail, mais la survie ; ces patrons de PME, ces artisans, ces commerçants qui n’ont qu’une seule obsession : sauver leur activité pour sauver leurs équipes ; ces Agriculteurs, attachés à leur exploitation, qui font face à l’endettement et aussi à une forme de solitude. J’ai vu ces visages fermés. Ces gorges nouées. Ces lèvres serrées… »

Ces accents Jaurésiens sont rapidement interrompu par le discours de l’ex ministre de l’intérieur qui tout en condamnant les replis nationaux et le communautarisme prend le ton de la fermeté.

Ce qui est choquant c’est de mettre au même niveau la crise économique et le terrorisme ou les atteintes aux personnes (« Notre société est traversée par la violence. Il y a la menace terroriste qui s’est globalisée et qui pèse sur nos démocraties. Il y a surtout la violence du quotidien. »). Certes des actes des délinquances existent, et des actes terroristes peuvent éventuellement être commis, mais ceci reste à la marge. Majoritairement nous vivons dans une société assez sûre, dans laquelle le risque d’être agressé demeure marginal. La crise elle, frappe tout le monde.

Comme beaucoup les politiques, Valls utilise la délinquance et le terrorisme comme des épouvantails pour apparaître comme un homme providentiel. Il agite la peur du désordre pour réclamer l’obéissance la soumission au pouvoir en place. La violence économique ? Cette violence quotidienne elle qu’il évoquait, qu’elle place occupe t’elle dans le discours ?

Dans le blabla du premier ministre, on note bien sûr toute sa volonté de faire de l’économie française une économie de pointe, technologique, avec une belle balance commerciale : sur ce point, l’accord est général.

Si on met de coté la partie du discours, sympathique certes, sur le fait que gouvernement en démocratie c’est débattre et décider, la suite sera une ode à la politique de l’offre. Avec des points hallucinants en 2014.

Le coût du travail est ciblé sans surprise. On reparle d’exonération totale de charge pour les salaires égaux au SMIC. Pour rappel, ce type de politique mis en place depuis le milieu des années 90 ne conduit les entreprises à embaucher au maximum au SMIC et à éviter les augmentations. Rien ne permet de penser que ce type de politique à permis depuis 17 ans la création d’emploi. Le coût pour les finances public est lui connu.

Valls énumère les principales mesures visant à réduire le coût du travail, Le véritable tour de passe-passe est que l’ensemble de ces exonérations seront compensées et que la politique familiale ne sera pas impactée. L’une des explications du tour de magie tient aux économies attendues par la MAP c’est-à-dire en continuant de réduire le nombre de fonctionnaires et le coût de fonctionnement des administrations. Le discours de vérité du premier ministre n’évoque pas la baisse de la qualité des services dû à cette politique, sur la désertification des territoires ruraux qui s’accélère (éloignement des hôpitaux, des tribunaux, réduction du nombre de casernes (et donc de la vie inhérente à la présence de militaire)….).

Mon discours de vérité m’oblige à affirmer que nécessairement les économies se feront quelques part et sans doute sur l’une des branches de la sécurité sociale.

Le Premier Ministre évoque l’école et le logement. Rapidement, parce que ce sont des sujets vastes (ce que l’économie n’est pas ?)

Enfin nous arrivons de nouveau dans ces déclarations générales qui font le génie de l’homme politique

« La réalité je l’ai décrite. Elle atteint le moral des Français. Car ce qu’il manque dans leurs yeux, c’est la confiance en eux-mêmes » Beau renversement, j’avais cru comprendre que ce qui manquait aux français c’était la confiance dans leur représentants.

Il y a encore de belle envolé sur la jeunesse, l’espoir à rendre aux quartiers populaires, la réforme pénale, la tolérance, la laïcité et la famille.

Cela pourrait être un beau discours, s’il n’était pas si engoncé dans une sémantique politique classique et usée jusqu’à la trame. « La parole publique est devenue pour eux une langue morte. » annonce le Premier Ministre. C’est pourtant dans cette langue qu’Emmanuel Valls a rédigé son discours.

 

 

Pacte de responsabilité où la fin du Mitterrandisme : Il était tant que le P.S rompe avec cette vielle doctrine anarcho-communiste


Pacte de responsabilité où la fin du Mitterrandisme :

(Il était tant que le P.S rompe avec cette vielle doctrine anarcho-communiste)

Lorsque Mitterrand accède à la Présidence de la République en 1982, le secteur sidérurgique et industriel peine à sortir de la crise pétrolière des années 1970, d’une façon générale, l’état consent chaque années à un effort financier pour « maintenir » l’emploi et l’activité des secteurs.

Pour la première fois sous la cinquième République, le pouvoir législatif et exécutif bascule à gauche. Les similitudes avec le contexte dans lequel le Président Hollande prend ses fonctions sont nombreuses. La responsabilité d’organiser la relance dans un contexte difficile et de développer le Service Publique pour qu’il soit ressource d’une politique sociale.

La vague de nationalisation décidé par Mitterand en 1982 part d’un constat simple, un certain nombre d’entreprises bénéficient de crédit et de soutien financier de l’État. Le gouvernement estime alors inacceptable que des fonds publiques soient investis sans que l’Etat ne s’assure de contreparties efficientes et en tout état de cause du bon usage de l’investissement consenti.

Le pacte de Responsabilité de 1982 (où ce qui pourrait s’en approcher), s’appuie sur le présupposé que les aides publiques doivent être convertis en participation dans les entreprises et permettre ainsi à l’Etat de peser sur les décisions stratégiques de ces groupes. Le pouvoir de décision de l’Etat est alors strictement proportionné à l’importance de son investissement financier dans le groupe.

Plus un groupe est dépendant des finances publiques pour garantir son équilibre économique, plus l’Etat devient maitre des décisions prises dans ce groupe.

La perspective défendue par F Hollande lors de ces vœux est d’une toute autre nature. Elle rompt avec la logique anarcho-communiste menée par Mitterrand ( plus communément nomée logique Social-democrate)

Une intervention télévisée du président prend nécessairement l’aspect d’un bilan d’étape. Nous mettrons de coté les questions de vie privée posées au Président et qui n’ont strictement aucun intérêt dans le contexte globale. En revanche le discours du Président acte que désormais la question du coût du travail pour un gouvernement de gauche est uniquement lié au poids des charges sociales.

Et ici un problème de fond, essentiel, ontologique se pose. Après avoir évoqué le ras-le-bol fiscale, après avoir ouvert un « crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi » financé par la TVA, la disparition des cotisations patronales dans le financement de la branche famille est annoncée, échelonnée, jusqu’en 2017. Rappelons que ces cotisations sont construites comme un salaire socialisé. Ce salaire socialisé est une partie du salaire que l’employeur verse pour « assurer » son employé contre un certains nombre de risques. Supprimer les cotisations patronales c’est autorisé une baisse de salaire pour chaque employé en France. Parce qu’un salaire se compose d’une part dont l’employé peut disposer réellement (salaire net) et d’une part reversé à différents organismes (cotisations employeur, cotisations salarié).

La France souffrirait, selon le P.S, d’un trop grand poids fiscal pesant sur les entreprises, ce poids réduirait les marges et déséquilibrait les entreprises au point de mettre leur existence en danger. Cette thèse est défendue de longue date par le MEDEF et la droite libérale. Il est surprenant de voir en revanche un parti « social-démocrate » (c’est à dire presque Maoïste) y adhérer aussi librement.

Car penser que les prélèvements sociaux sont la seule variable d’ajustement en ce qui concerne la trésorerie d’une entreprise c’est oublier les autres facteurs, retenons deux couts principaux, le coût du travail (salaire et salaire socialisé (cotisations patronales)) et le coût du capital.

Mais puisque un consensus prétend que les cotisations patronales et les prélèvements sur les entreprises sont trop important, allons interroger quelques données objectives..

La part du salaire comparé à la valeur ajouté est en baisse forte depuis la seconde moitié des années 80. En passant de 72% en 1985 à 66% aujourd’hui, on peu estimer l’économie réalisé par les entreprises annuellement. 1% de baisse correspondant à un gain de 10 milliard annuels, on estime que chaque année les entreprise économise 60 milliard. Cette économie correspond à une baisse de salaire des employés.

Constat 1 : le poids des salaires est en baisse depuis 1985.

En ce qui concerne le poids des cotisations patronales, des charges sur les entreprises, il est de bon ton de rappeler qu’elles sont haute, qu’elles étouffent les entreprises. Or entre 1990 et aujourd’hui les cotisations patronales sont en baisse en ce qui concerne la sécurité sociale (cf graphique 1.a). L’ensemble des gouvernements, de gauche et de droite, ont participé à ses différents allégements. Rappelons que ces allégements ont été en priorité accordé pour les salaires avoisinants le SMIC ce qui a eu pour conséquence un tassement des salaires.

La seconde partie du graphique 1 montre une augmentation des cotisations en ce qui concerne d’autres risques. Notons qu’en 2008 n’était pas encore en place :

  • la suppression de la taxe professionnelle : 6.7 milliard d’euros en 2011 selon le rapporteur Gilles Carrez et jusqu’à 8.7 milliards d’euros par an selon le Sénat

  • La loi TEPA : 4.1 milliards d’euros sur les heures supplémentaires

  • le CicE : 20 milliards d’euros par an

  • Le Pacte de responsabilité : 30 milliards d’euros par an

Soit depuis 2008, 32.8 milliards d’euros que l’Etat offre annuellement aux entreprise, ce chiffre augmentant progressivement avec le pacte de Responsabilité jusqu’à 62.8 milliards d’euros pour les mesures cités.

Rien n’indique que le gouvernement souhaite à la suite de se pacte, gelé le montant des aides accordées et dès lors les chiffres cités sont susceptibles d’augmenter. Et ce sans que rien ne permette d’affirmer que les aides existantes est une efficacité dans la création d’emplois !

Les différentes missions sénatoriales estiment que le montant des aides accordées par l’état aux entreprises avoisine les 110 milliard d’euros, en 2017, elles seront augmentées d’au moins 50 milliards d’euros compensé des économies de dépenses publiques de même échelle.

Le financement par des économies de service publique signifie de façon simple que 50 milliards d’euros seront prélevé sur le fonctionnement de service rendu aux contribuables, pour être versé à des entreprises. Dit autrement, nous, effectuons un nouveau don aux entreprises, dans l’espoir qu’elles nous donnent en contrepartie de l’emploi.

Constat 2 : depuis 1990 le taux de cotisations et contributions sociales patronales est en baisse.

Le tableau si dessous montre une augmentation constante du chiffre d’affaire des entreprises œuvrant dans le secteur de l’industrie entre 1995 et 2008 en France. L’impact de la crise est évident sur ce graphique mais la tendance dès la fin de l’année 2009 laisse percevoir une nouvelle augmentation du chiffre d’affaire mensuelle sur une progression semblable à celle observé avant le choc de 2008.

Le chiffre d’affaire ne permet que de construire une représentation de l’évolution des ventes de biens et de service. Il laisse de coté l’évolution des coûts, des marges, mais il rend néanmoins compte d’un marché dynamique, positif.

Il est difficile de construire rapidement une représentation précise et fiable de la santé des entreprises françaises et des bénéficies enregistrés par les PME et les petite entreprises, en revanches nous disposons de chiffre en ce qui concerne les entreprises de CAC40.

En particulier, ces entreprises ont enregistrée en 2012 53 milliard d’euros de bénéfice et redistribués en dividendes 40 milliards d’euros.

Constat 3 : Le chiffre d’affaire des entreprises entre 1995 et 2008 augmente fortement en France. Les bénéfices des sociétés du CAC40 restent confortables.

Pour nous résumer, les allégements de charge visant les entreprises sont importants et en hausse depuis 1990, le poids de salaires baisse durant la même période et entre 1995 et 2009 le chiffre d’affaire des entreprises ne cesse de croitre et la redistribution des bénéfices en capitale reste importante.

Si la question de la compétitivité des entreprises est posée en France, il est faux de prétendre que ce manque de compétitivité est lié à la seule question du coût du travail.

Or le gouvernement persiste dans sa volonté de réduire le coût du travail en reportant des cotisations patronale sur les employés. La TVA, si elle touche tous les foyers, est d’autant plus douloureuse que le pouvoir d’achat est faible.

L’organisation du financement de la sécurité sociale et de la branche famille, a été sanctuarisé depuis sa mise en place en 1945. Le principe selon lequel les employeurs participent à la politique nataliste et de santé publique en cotisant pour leur employé n’a jamais été remis en cause. Il est quasiment constitutif d’un esprit de solidarité liant entrepreneuriat et salariat.

Et tout le problème tient à ce que cette réforme est souhaitée et portée par un gouvernement socialiste qui crée ici un précédent.

Lorsque Lionel Jospin à ouvert le capital de France Telecom et d’Air France à des fonds privé, il ouvre la porte à la privatisation d’autre service considéré jusqu’alors comme de service public. La privatisation partielle d’EDF-GDF par les gouvernements qui lui succède puis la fusion avec le groupe SUEZ sont facilitée par le précédent Jospin. Et même si la gauche plurielle à le sentiment en ne cédant qu’une minorité de part dans les entreprises publiques (Air France, France Télécom, Aéorospatiale), elle ne mesure pas que les parts restantes peuvent désormais être cédé par les gouvernements suivant. Une digue à cédée, le marché peut s’y engouffrer.

Il en va de même lorsqu’un gouvernement « de gauche » projette de supprimer les cotisations patronale et mène le combat de l’abaissement des charges des entreprises. Le discours néolibéral se trouve ainsi confirmé par ceux qui auraient vocation à présenter une alternative.

Il est donc désormais acté que la mission de l’Etat est de libérer les entreprises du poids de l’impôt, en financement se manque à gagner par un resserrement des dépenses dans les services publiques (déremboursement de service, plafonnement d’aides financières aux personnes, non remplacement de fonctionnaires, fermeture de service publique de proximité … ? )

La frontière entre un programme de gauche (celui aujourd’hui appliqué) et un programme de droite (celui mis en place hier par N Sarkozy) devient extraordinairement flou. Les grands chantiers qui auraient distingués les deux mandats sont au point mort : Justice fiscale, Retraite et Refondation du Service Publique. Le Ministère de l’Intérieur mène une politique que ne renierait ni Sarkozy, ni Hortefeux, ni Besson. Les réformes du logement (social) et la Refondation de l’Ecole (qui peine à émerger) n’ont qu’une influence marginale sur l’image que donne le gouvernement.

La tentation est forte d’affirmer que François Hollande est surtout le président des 48.3% qui n’ont pas voté pour lui lors de l’élection présidentielle. Après tout, le peuple de gauche est condamné à reporter ses voix sur le candidat de gauche, et l’électorat de droite ne peut qu’être séduit par le programme mise en place par Hollande. Tout laisse à croire que notre président travaille à sa future réélection en lorgnant sur les électeurs du Centre et de la Droite.

Dès lors, les partis « extrême » ont beau jeux de se présenter comme seule alternative possible. En période de crise, l’histoire le montre, la tentation nationaliste est forte. La gauche en s’appropriant une politique économique et sociale de droite et en légitimant le discours sur l’insécurité et l’immigration prend le risque d’être responsable de la monté du Front National.

En refusant de prendre en compte l’enjeu écologique, elle prend le risque d’être tenu pour responsable des conséquences du réchauffement climatique.

J’appel (nous appelons ?) le gouvernement à faire preuve de responsabilité politique et économique et en cela demande :

  1. que toute participation, aide, crédit, accordé par l’Etat à une entreprise privé prenne la forme d’une participation au capital de la dite entreprise et lui permette d’entrer au Conseil d’Administration de celle-ci. C’est une nécessité pour assurer le bon usage des fonds publiques, et que les aides ne soient pas qu’une perte sèche.

  2. A ce que la cause écologique soit prise en compte et considéré comme un atout pour le développement de solution technologique innovante et la relance économique.

  3. Que le gouvernement abandonne l’idéologie selon laquelle les cotisations versées par les Entreprises sont un poids insupportable pour celle-ci. (Elles sont la richesse qui permet à la France d’avoir une natalité positive et que les familles conjugues vie professionnelle et vie familiale ; elles sont garantes de la santé physique et morale des employés, elles sont une richesse)

Crise économique, crise ethique: Quand la finance érode l’homme


A l’heure où tout les pays européens s’apprêtent à ratifier le pacte de stabilité il apparaît nécessaire de s’accorder un temps de bilan, d’analyse, de recul, sur les effets de la crise que nous connaissons. Loin d’être une simple crise économique, nous traversons une crise totale, elle est crise sociale, crise de la démocratie,  crise philosophique…

De nombreuses voix s’élèvent pour critiquer une politique de rigueur imposée, souvent avec violence, aux peuples par les experts de Bruxelles et docilement acceptée par nos élus. Les effets économiques de la rigueur apparaissent, au mieux, comme aptes à maintenir l’économie dans son état de crise actuelle. Les pays les plus “faibles” de la zone euros plongent économiquement et socialement.

Il est toujours étonnant de voir le monde se cliver autour de deux pôles uniques selon une logique du tiers exclus. Nous n’aurions le choix qu’entre la rigueur et la relance keynésienne. L’école de Palo Alto, par l’intermédiaire de Paul Wazlawick, a depuis longtemps démontré que le changement n’est possible que par l’intermédiaire d’une modification des lois du système. Si l’on conserve les lois actuelles régissant les rapports économiques et commerciaux entre les États, les institutions bancaires (Bourses comprises) et les entreprises alors aucun changement n’est possible. Nous nous heurterons nécessairement aux mêmes crises économiques qui produiront les mêmes effets sur le tissu social dans lequel nous vivons.

Montesquieu, dans le souci de rendre la démocratie possible, pointait la nécessité d’équilibrer les trois pouvoirs qui, en leurs  temps, menaient l’Etat de droit; Pouvoir judiciaire, Pouvoir exécutif, Pouvoir législatif.

Il est aujourd’hui essentiel de poser des principes équilibrant trois autres pouvoirs: Pouvoir économiques, pouvoir financier, pouvoir Politique (citoyen). Il n’est pas admissible que la politique sociale d’un Etat soit uniquement dépendante de la volonté de ses créanciers. Il n’est pas admissible que la capacité d’investissement d’une entreprise soit entravée par la frilosité de Banques à prêter, parce que c’est l’emploi qui en pâti. Il n’est pas admissible qu’une entreprise soit évaluée par sa capacité à maximiser les dividendes versés aux actionnaires.

Les hommes politiques doivent s’atteler à la tâche de rééquilibrer le système. Il s’agit d’un enjeudémocratique. La menace doit être prise au sérieux car ce sont les valeurs même de l’occident qui sont en jeux. Depuis la philosophie des lumières, l’occident s’est construit sur l’idée que son système politique, la démocratie, permettait de faire émerger de l’intérêt général là où n’existait que des intérêts particuliers. Et de fait des avancer tels que l’école obligatoire et émancipatrice, les congés payés, la réduction du temps de travail, la possibilité de conjuguer vie professionnelle et vie familiales, la généralisation des droits de l’Homme et de l’enfant, n’ont été possible que par la prévalence de l’intérêt général sur l’intérêt particulier.

Cette lente évolution de société, menée par des philosophies humaniste, progressiste, à permis la diminution du travail de enfants sur l’ensemble de la planète et une amélioration globale des conditions de vie humaine sur terre (même si encore inégalement réparti) et ces meilleurs conditions ont nourri une philosophie sacralisant de plus en plus la vie humaine. La civilisation moderne rend de plus en plus inacceptable la mort d’individu et s’il existe encore des opérations militaire menés par l’occident, observons que chaque vie perdu remet en cause la légitimité de ces actions (a ce titre la réaction de la population française lors de la mort de soldats en Afghanistan est éclairante).

L’Union Européenne a été construite sur l’idée centrale que la seconde guerre mondiale devait être la dernière et qu’il fallait tisser des liens de développement commun entre les états.Aujourd’hui la situation de la Grèce remet en cause le fondement même du pacte de solidarité humaine qui a présidé à la fondation de la communauté européenne.

Qu’est qu’une communauté qui accepte qu’une population entière voit ses administrations sacrifiées, sont taux  de chômage explosé, sa pauvreté s’étendre? Qu’est ce qu’une communauté qui observe sans rien faire la chute des systèmes de santé, des systèmes éducatifs et de formation.

Ce qui se passe en Grèce, et l’absence de réaction significative de nos politiques et de nos populations mettent en évidence la chute de notre humanité. Nos valeurs humaines s’affaissent parce que nous sommes profondément insensibles au malheur des pays voisins (Espagne, Italie, Grèce…). Nos valeurs humaine sont remise en cause parce que  nous privilégions l’intérêt des quelques pays, bénéficiant encore d’un équilibre précaire,  à l’intérêt général européen.

Mais plus grave encore nous restons aveugles aux effets de notre indifférence sur les populations qui souffrent. Car au sein même des pays les plus touchés par la crise économique un affaissement morale se produit, lentement, insidieusement.

En Grèce, le Mouvement Aube Doré s’enracine dans la jeunesse et la violence qu’il prône prend corps jusque dans les écoles où des élèves “grecs” chassent les élèves “étrangers”. La colère, la peur du lendemain, le sentiment d’être un pays “martyr”, sont historiquement un terreau fertile de développement pour les partis d’extrême droite, le fascisme.

Et si ni l’Espagne, ni l’Italie ne sont touché de façon aussi massive par la monté d’une extrême droite structurée, il n’en reste pas moins que la xénophobie et la chasse à l’étranger si sont développé (ex rosanéro en 2010)

La crise que nous traversons doit être prise comme une menace sérieuse contre nos valeurs humaines, contre la croyance en un sens de l’histoire, un sens de la vie humaine. Ne nous y trompons pas la crise morale est présente et l’hédonisme ne peut suffire à combler un vide qui envahit de large frange de la société. La richesse économique n’est en rien un pare-feu au vide existentiel qui nous frappe.  La crise du capitalisme s’exprime autant économiquement qu’à travers les 35% de candidats aux concours de professeurs des écoles qui, jusqu’alors, était cadre dans le secteur privé. Les travailleurs sociaux  voient de plus en plus de ces anciens cadres du secteur marchand les rejoindre sur le terrain, dans une quête de sens, d’utilité sociale.

Nous ne pouvons répondre à cette crise que par l’affirmation de la prédominance des valeurs humaines et progressistes car elle seul donne un sens acceptable à l’existence humaine et au travail dans notre société humaine.

Faire l’économie de la création d’un équilibre entre l’économie, le politique ne peut se faire qu’au détriment de notre civilisation. Or une civilisation est par nature un objet meuble, fragile et qui ne se situe qu’à quelques pas de la barbarie.

Il nous faut sortir du dogme selon lequel le politique est impuissant face au financier. Car la finance n’est que l’un des membres d’une société qui est régit par la loi. Point n’est besoin d’une révolution mais de décisions courageuses.

Je propose :

 

– La constitution d’un Fond Souverain Européen alimenté par une épargne citoyenne obligatoire. Ce fond, une fois constitué en masse, aura pour objet de compenser le déséquilibre des marchés financiers privés.

– La définition d’une règle de taux maximum: Les Etats européens engagent une responsabilité collective de remboursement de la dette avec une condition de dédit si les taux dépassent un niveau défini. C

– La création de Banque Régionale d’Investissement Citoyen, qui auront pour objectif par l’intermédiaire d’une épargne citoyenne de relancé une activité économique ciblée dans chaque région tout en offrant aux citoyens une place d’administrateur en leur sein.

Pour des établissements d’éducation nouvelle et citoyenne e


Cathy Bousquet, Jacques Ladsous, Sébastien Chinsky

Entre 2009 et 2012 s’est déroulé un séminaire proposé par MP4, le MILH et le CEDIAS sur « Demain, quelles politiques sociales de solidarité ? »  Tous les deux mois, près de 80 personnes ont participé à ce travail collectif. D’abord, il s’est agi d’ouvrir la boite noire et d’examiner la naissance des politiques publiques, la part du droit, celle de l’administration, de l’exécution des missions d’intérêt général, des professions et des usagers ; puis de réfléchir aux conditions d’une reconstruction du faire société, de l’éducation, de la protection de la jeunesse, des opportunités et contraintes européennes et internationales, des ressources 

Au fil des rencontres du séminaire a émergé de plus en plus clairement l’impossibilité de promouvoir des politiques sociales de solidarité sans projet politique incluant notamment l’éducation. L’Éducation nationale recense plus de 280 000 élèves « décrocheurs ».

L’exclusion scolaire, pour l’élève, nait d’un sentiment, le sentiment de ne pas pouvoir trouver sa place dans l’enseignement tel qu’il est dispensé dans l’Éducation nationale, mais plus généralement dans l’ensemble des centres de formation. Ce sentiment est la résultante du parcours d’un individu qui, à un moment ou un autre de sa scolarité, a rencontré une phase de décrochage scolaire. Le décrochage ne doit pas être entendu dans son acceptation habituelle, un enfant qui décroche n’est pas uniquement un élève qui n’a pas obtenu le diplôme minimum auquel il aurait dû prétendre. Le décrochage scolaire est le fait pour un élève de rompre, ponctuellement ou durablement, son lien avec l’établissement scolaire qu’il est censé fréquenter. Ce lien peut être physique (l’élève ne se rend plus sur son lieu de formation) ou cognitif (il est en cours mais n’assimile pas son contenu).

Ces phases de décrochage peuvent autant être des passages brefs, durant lesquels l’enfant ne comprend ni le sens de sa présence en cours, ni le contenu des cours qui lui sont dispensés qu’être de longue durée. Lorsque ces phases sont brèves, ce sont les capacités d’autonomie de l’enfant, sa sécurité affective, la mobilisation de ses parents et de ses proches, voir la mobilisation des « éducateurs »  qui rendent cette brièveté possible. Néanmoins, ces phases de décrochages peuvent s’étaler sur un temps plus important et prendre une plus grande ampleur. Certains élèves plongent complètement lorsque leur est demandé la maîtrise des savoirs de base (écriture, lecture, base du calcul). Certains plongent sans que ni l’investissement de leur proche, ni celui du milieu éducatif ne puisse enrayer la dynamique de rupture qui est alors la leur.

M. Sarkozy pense qu’il faut transformer l’école, nous pensons aussi qu’il faut la refonder. Mais au lieu d’aller dans le sens qu’il propose qui favoriserait la construction d’une élite, nous souhaitons qu’elle redevienne l’école de tous au lieu d’être une machine à exclure. Comment ?

L’école par laquelle nous sommes toutes et tous passéEs ne peut pas être un lieu d’acquisition de connaissances (et de leur mesure) sans un travail en profondeur de socialisation (au sens des apprentissages du vivre ensemble). Cela ne peut pas, ne peut plus être l’affaire d’un seul corps institué ; il ne peut pas être isolé et seul responsable de cette « réussite éducative » demandée, souhaitée.

Imaginons des centres scolaires allant du cours préparatoire à la 3e, animés par des équipes éducatives où se retrouveraient des enseignants, des professionnels du social, des soignants, des psychologues. Au lieu d’avoir l’école et à côté des lieux de récupération de ce que l’école ne supporte plus, nous aurions des lieux collectifs où chacun aurait le pouvoir d’exister, quel que soit son origine, son handicap, son sexe, sa culture première, pouvant progresser à son rythme, selon son potentiel et ses moyens, jusqu’à la fin du cycle scolaire où se présenterait son orientation : lycée et enseignement supérieur, apprentissage et brevets professionnels, travail protégé et accompagné (ce qui était contenu dans les propositions de Langevin et Wallon, issues du Conseil national dela Résistance).

Chaque centre scolaire disposerait de salles de classe toutes accessibles, mais aussi d’un dispensaire, d’une salle de théâtre et de concert, d’un gymnase, d’une salle d’accueil des familles, tous équipements permettant l’acquisition d’une culture générale, en même temps que la satisfaction d’un certain nombre de besoins, liés au corps, aux sens, aux disciplines de l’esprit et surtout l’apprentissage d’une vie

Le reigne de Babel: demain plus d’humain


Longtemps j’ai écrie de la poésie,  transformé mes heurts d’adolescent mal fini en lettre universelle, j’ai ri, porter un regard tendre. Un jour l’encre s’est tarie.

Il m’a fallu  du temps quand je suis devenu père, pour savoir comment cette énergie allait ressortir, pour savoir ce que j’allais en faire. Je n’ai jamais aussi bien écris pour mes idées que pour mes sentiments. Unbabel est un petit bateau construit en amateur que j’envoie parfois affronter l’océan du monde, que j’envoie à la recherche de mes frères. Souvent le bateau revient vide comme un désert qui me brule quand je ramasse la coque.

Je vis à Babel et vous mes frères a Babel vous vivez.

Babel est un tour érigé par les hommes pour montrer leur puissance. La chute c’est quand les pierres ont rougis du sang des esclaves, des artisans, des ouvriers qui la construisaient. Qui construisaient Babel pour la gloire de quelques monarques, de quelques possédants. La tour a été abattue, l’histoire est resté. Nous reconstruisons la tour, pierres à pierres et nous sommes déja haut sur l’escalier.

Ce matin une mère me raconte un accompagnement de  sortie scolaire. Elle est revenue frappée, heurtée par la violence de la machine qu’elle a rencontré. Dans les faits, les mots des encadrants, professeur, aide, sont prononcés comme des jugements: On pointe la différence, on punit pour les fautes des parents. Certains « instituteur » oublient l’importance de l’enfant.  Oublient que les enfants se nourrissent de la parole des grands.

Quand elle me raconte, les mots, les échanges, le comportement des adultes, je vois pourquoi les enfants exclus dès quatres ans, je les reverrais en partie à 16 dans mon travail d’éducateur.

Bien sûr ce n’est qu’une école, bien sur ce n’est qu’une classe.

Est ce une société où la formation des maitres ignores si profondément qu’ils accompagnent la formation de petit être, de chose fragile que l’on appel « enfants ». Est ce une société Humaine?

Babel?

Babel parce que nous sommes prêts à sacrifier la qualité de vie pour l’équilibre des marchés.  Parce que la valeur de la vie humaine que la société occidentale à mis tant de temps à sacraliser  perd de nouveau son caractère sacré.

Babel parce que on peut se réjouir qu’un homme « politique » n’est rien lâché qu’il soit fort dure inflexible, sur de son droit, ouvert comme une huitre à la nouveauté. Hollande refuse même d’aborder la question de la sortie du nucléaire. Tant pis pour les déchets, tant pis pour le futur, continuons de vivre et faire vivre les ventrus du nucléaire.

Babel parce que des convictions pèsent moins que des postes et les idées peuvent bien attendre tandis que l’argent rentre, que vive Europe Ecologie et qu’elle prospère.

Babel parce que les fauteurs de troubles c’est les pauvres, ceux qui touche le RSA, ceux qui profite des arrêts maladies, et que personne ne se demandent de quoi ils sont malades, ces hommes, ces frères, mais qu’on le punira.

Babel parce que les politiques sociales coûtent trop chères mais que l’argent, pour les banques ne manque jamais.

Babel parce que je n’ai pas assez de place en centre maternel pour aider des mères isolées et abimées à prendre soin de leur enfant et d’elles même. Parce que je n’ai pas assez de moyens pour offrir une vie décente aux familles défavorisées, pas assez de foyer et de logement, pas assez de centre de secours pour les sdf, pas assez de foyer pour les jeunes en danger,  pas assez de moyen pour les jeunes délinquants

Babel parce que je n’ai assez de rien et qu’il manque trop de qualité à l’existant pour que je puisse espèrer que se construise une société.

Babel parce-que le sacrifice humain vaut bien la hauteur de la tour d’ivoire que construise les marchés et les nantis. Babel parce que l’espoir est une denrée rare et j’aimerais bien que vous m’en donniez.

Pourquoi la France n’est pas gouvernée: Election piège a con (Nouvelle interprétation)


J’ai récemment écrit sur la question scolaire: l’économie globale de ce que je présentais à un homme politique de gauche portait sur l’inutilité d’évaluer des élèves tant qu’une réelle réforme de l’éducation nationale ne sera pas envisagée. Il faut, disais je, que l’école soit un lieu qui apprenne la collaboration et les valeurs de solidarité et de collaboration dans la pédagogie même qu’elle choisit pour transmettre un savoir aux enfants.

L’individu reconnaissait l’importance de ce débat. Mais pas avant les élections parce que c’est un sujet trop polémique.

La polémique ne fait pas gagner de voix, elle risque même d’en faire perdre, les débats divisent les électeurs. Le principe d’une campagne électorale est donc de chercher du consensus, de mettre en avant des positions que l’opinion publique peut accepter sans trop les discuter. Il faut que cela soit du bon sens.

Le problème est que nous ne sommes jamais en dehors des périodes d’élection, il y a toujours un enjeu pour les partis, tout les ans. Il n’y jamais donc le temps de débattre et de parler des projets et des idées!

Prenons exemples: depuis 2007 nous avons, tous les ans, une élection

2007: Présidentielles et législatives

2008: Municipales et élection partielles pour des cantonales et des sénatoriales

2009: Européennes

2010: Régionale

2011: Cantonales et Sénatoriales

Et 2012….

Les élus locaux adaptent leurs politiques pour soutenir le candidat à l’échéance nationale. Les conseils généraux, par exemples, votent des budgets qui serviront avant tout à rendre visible les mérites de leur famille politique . Les Yvelines votent un budget où 800 millions sont destiné à la communication et dans le même temps font des coupes sombres sur les dépenses sociales: plus de prévention santé, réduction des budgets des établissements accueillant le public… .

Je suis près à parier que le budget communication, voiries ( ça se voit) et les aides pour les populations âgées explosent sur les territoires au détriments des actions à destination des populations défavorisées et ce principalement dans les territoires gérés par la « droite »‘ ( les citoyens bénéficiaires d’allocations d’aide sociale étant réputés voter à gauche) .

Les campagnes ont donc un double effet: elles impactent l’ensemble des budgets des collectivités locales (et nationale). Il s’agit de mener des actions visibles, de s’afficher, de montrer qu’on existe. Cela ne se fait pas nécessairement par un financement des actions d’aide aux populations essentielles mais dans une gesticulation qui nuit à la cohérence des programmes. Un département peut investir 18 millions dans un établissement en trois ans et décider de ne pas le doter de personnel suffisant pour le faire fonctionner parce que l’argent doit aller ailleurs.

Ces illustrations montrent que le besoin de visibilité des hommes politiques nuit à une gestion rigoureuse et cohérente des fonds publiques: je laisses à la cours de comptes le soins de mener une étude méthodique sur le sujet mais les quelques départements sur lesquels j’ai une visibilité alimentent ma conviction.

Le second effet réside dans le fait qu’a force de vouloir éviter la complexité des sujets pour éviter les polémiques qui risqueraient de diviser leur propre camps, les hommes politiques ne sont plus porteur d’idées fortes pendant les campagnes électorales. L’appauvrissement du débat pèse sur les électeurs et sur le niveau de conscience politique de la population. Le débat est pauvre parce que les hommes politiques ont peur  de faire réfléchir les électeurs.

Me voici donc avec deux problèmes générés par le fonctionnement de la Veme république:

– Les fonds publics sont mal utilisé car mis au service de campagnes éléctorales  et en cela rendent impossible une politique sociale, d’aménagement du territoire, de santé et éducative cohérente dans le temps.

-Les complexes des hommes politiques les amènent à appauvrir la conscience politique des citoyens.

Si je n’avais une profonde conviction que nous devons vivre dans un système où le peuple préside à sa propre destinée je tournerai là le dos à la démocratie. Mais étant utopiste par principe il va falloir que je m’astreigne, avec ceux qui le voudront, à imaginer comment sortir de cette chausse-trappe .

Si nous ne trouvons pas un moyen d’inscrire les politiques publiques dans une durée et dans une stabilité législative et financière nous voila condamné à la faillite au  niveau mondial:

– Impossible de mener une politique écologique responsable alors que l’urgence est là (selon certains spécialistes il est déjà trop tard pour éviter la monter des océans du fait du non-respect de Kyoto)

– Impossible de mener un politique financière, fiscale, de l’emploi, qui ne soit pas dirigé par le soucis des effets d’annonce: Le peuple le paye de plus en plus fortement.

La politique doit redevenir un sacerdoce habité par des porteurs d’idées et de principes

Nous n’avons plus besoin d’homme politique !


La crise économique à au moins le mérite de faire naître un consensus qui s’étend du centre et la droite traditionnel : la seule politique doit être celle de la rigueur. Tout programme politique qui aurait comme projet une dépense public est nécessairement insoutenable. la seule voie politique responsable serait l’orthodoxie économique: la maîtrise des dépenses érigées comme projet politique.

Ce faisant nous voila avec une importante frange du monde politique qui abdique le fondement même de leur coeur de métier. Car après tout si il s’agit de gérer d’une façon comptable le pays, avons nous alors réellement besoin d’hommes politiques? La France dispose d’un certain nombre de grands fonctionnaires et de gestionnaires dont nous connaissons aujourd’hui la capacité de gérer des institutions sans projet stratégique, mais avec un budget restreint. il faut rendre hommage à la direction des grands ministères qui pratique depuis 5 ans, avec talent l’art de faire vivoter sans argent: le ministère de l’éducation national, de la justice, du travail, de la santé ont réussirent à donner l’illusion de leur fonctionnement durant cette mandature.

Peu de reforme portant des valeurs ou un projet politique ont été menée. En matière de santé la loi HSPT ne cache en réalité que la volonté de l’état de maîtriser et d’abaisser le coût des politiques sociales et de santé sans regard pour la qualité des services rendus. L’éducation nationale n’a connu aucune reforme sérieuse sous cette mandature si ce n’est le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux. la justice a vu son budgets fondre et n’a connu que des reformes conjoncturelles et liés à des faits divers, durcissant les réponses pénales et délaissant tout les outils de préventions.

Les autres ministères n’ont connus de reforme qu’un affaiblissement de leurs compétences et de leur moyens d’action. Bref rien qui ne nécessite la présence d’un homme politique aux commande. s’il est admis que seule une politique de rigueur visant le remboursement de la dette doit être menée la conclusion naturelle est alors que nous n’avons pas besoin d’homme politique pour le faire . notons qu’en période de rigueur, cette économie devrait être appréciable. Nous avons la possibilité historique d’ouvrir des postes d’économie sur les postes de ministres, de Cabinet et de conseillers en communication. Économie qui devrait ravir les têtes pensantes des agences de notations.

Il est étonnant de voir l’incapacité des hommes de droite et du centre ne pas en venir a la conclusion logique de leur action politique. La position de François Bayerou vus a vus du programme du ps est illystrante au possible. Le programme est intenable nous dit il, et la gauche et la droite doivent être responsable et mener ensemble la SEULE politique possible: la rigueure. il ne peut plus y avoir de clivage : l’homme politique a pour mission de parvenir a faire de la règle d’or une réalité. Mais si la mission de l’homme politique n’est plus d’inventer, d’élargir id champ du possible, de changer les lois qui organise la société et o’économie, alors id désenchantement de la politique atteint sa conclusion logique: dans un siècle sans -idéologie des comptables feront toujours mieux que les politiques.

Faire de la politique autrement III :Redéfinir le principe même de représentation


 

L’exemple suédois doit nous inspirer. Avec 6% des suffrages exprimées le Parti des démocrates Suédois fait une percée. Certes cette percée n’est pas spectaculaire, mais il permet à cette formation d’obtenir des députées. Ce parti, qui semble être né de la fusion de plusieurs  mouvements clairement identifiés comme néo-nazi, accède donc à la représentation nationale.

 

Cette montée des extrêmes s’observe en Europe depuis le début des années 80, cette progression est loin d’être linéaire mais est sensible. En 2009 L’Italie est co-dirigée par la droite et la ligue du nord, l’Autriche, le Danemark, la Slovaquie, la Lettonie et la Bulgarie ontdes élus d’extrêmes droites dans leurs Parlements Nationaux ( et ces partis d’extrême droites ont donc fait des score leur permettant d’entrer au Parlement).

 

Le discours politique de l’extrême droite est traditionnellement un habile mélange de populisme et de xénophobie. Constatons que si la droite extrême monte c’est que la perméabilité entre les valeurs et la sémantique utilisée par les partis traditionnels et ceux d’extrême droite est de plus en plus sensible

 

Il me semble que la question de la confiance dans le système de la représentation choisie se pose avec une acuité particulière dans ces circonstances. Le principe général de la représentation résidé dans la sélection par une élection sur la base d’un programme. Ces représentants sont alors « investis » de l’intérêt général.

 

Il y a comme un acte de foi dans cet intérêt général qui prendrait nécessairement corps dans celui qui accède à une position de décision politique. Il faut croire que le représentant ne peut faire autrement que de porter l’intérêt de tout les français équitablement du seul fait qu’il est accédé à l’élection.

 

Le débat autour de la représentation concernent généralement le principe de représentation direct (avec mandat impératif ou non) ou indirect. La représentation directe autorise un contrôle strict du pouvoir par les citoyens mais nécessite une telle révolution de fonctionnement qu’aucun pays n’a pu allier ce système avec la réactivité nécessaire. Ceci n’est pas impossible en soi mais n’a pas encore été réalisé. Au demeurant la représentation direct n’est pas  une garantie que l’intérêt général soit porté au pouvoir. Le représentant direct court le risque de ne  représenter que les intérêts des groupes qui l’on portés au pouvoirs. Dans un régime parlementaire reste alors les difficultés de faire de la somme de ces intérêts quelque chose qui les transcendent.

 

La représentation indirecte doit permettre aux élus de se détacher des intérêts uniques des électeurs les ayants portés aux pouvoirs pour atteindre cet intérêt supérieur de la nation. Mais ce détachement conduit les élus (inévitablement semble t’il) à perdre contact avec la vie quotidienne de leurs administrés.

 

Que l’on opte pour une représentation direct ou indirect nous trouvons en commun la difficultés de savoir ce qu’est un représentant, de savoir ce qui l’anime.

 

En France, le principe de représentation prend la suite de la royauté. Il m’apparaît qu’elle est en quelques sortes en filiation avec la mystique de l’ancien régime. Le représentant, l’élu est aussi royal que le roi mais il ne doit pas cette royauté à Dieu mais « au peuple ». Ce peuple qui finalement n’est appelé à se prononcer que si il remplit une condition censitaire ce qui revient a dire que les puissants (économiquement) élisent les garants de l’intérêt général. Cette filiation entre les deux régimes me semble encore avoir du poids dans nos institutions actuelles. L’homme politique croit réellement que sa légitimité tient à son élection et ça c’est une mystique.

 

Car l’élection n’est finalement que le processus par lequel nous sélectionnons, tant bien que mal, ceux qui doivent nous représenté. L’élection permet de repérer les personnes qui doivent fa partir de nos aspirations, de nos valeurs, de nos projets, crée les lois et le cadre les rendants possibles.

 

L’élection ne légitime pas l’action mais seulement  la position. Du fait de l’élection il est juste que tel représentant siége a telle chambre. Mais en aucun cas le fait d’être élu du peuple n’assure la légitimité ou la légitimité à produire un texte de loi.

 

Cette position peut apparaître comme radicale. Pourtant elle se justifie par deux moyens. Un moyen comptable et un moyen éthique. D’un point de vue comptable, en France, les modes de scrutins à deux tours sont un obstacle à la possibilité de réclamer sa légitimité du fait de l’élection. Le vote du deuxième tour n’est pas systématiquement un choix d’adhésion mais un choix de raison. Seul ceux qui ont votés pour un candidat ou une liste se maintenant au second tour est dans la situation d’avoir choisi sont représentant. A ce fait il faut ajouter les abstentionnistes qui,  pour une part, n’ont pas trouvé de candidates les représentant.

De fait l’homme élu ne l’est que du fait d’une faible proportion des citoyens qu’il est censé représenté. Sa légitimité ne peut en aucun cas être issue de ce faible nombres d’adhésion à sa candidature. La légitimité doit dès lors provenir d’autre chose.

 

(le moyen éthique m’échappe pour l’instant je l’ajouterais sous peu)

 

Il est dans l’habitude des hommes politiques de faire remarquer que les mesures qu’ils promulguent sont légitime parce que contenu dans leur programme. On ne peut que se féliciter que des nos représentants tiennent leurs engagements. Néanmoins le programme que présente un parti est un bloc pour lequel on vote dans son ensemble. Mon adhésion à la proposition X n’engage pas nécessairement mon adhésion à la proposition Y.

Il arrive qu’un homme politique explique que la réforme qu’il porte est légitime parce que contenu dans son programme et que la désapprobation de la rue, ou de l’opinion, n’est pas légitime à revenir sur le vote des citoyens. L’honnêteté devrait le pousser à reconsidérer sa position. Etre élu pour un programme ne rend pas de fait légitime l’ensemble des mesures contenues dans ce programme.

Nous voila donc rendu à un point ou nous avons évoqué les moyens ne donnant pas la légitimité à un élu. Il s’agit donc de rechercher par quel moyen un élu peu obtenir cette légitimité.

 

Si elle ne vient ni de l’élection ni de l’adhésion du peuple à son programme (qui n’est en aucun cas démontré par l’élection) il faut qu’il puisse la trouver autrement. J’avance mon opinion sur ce qui me semble en capacité de fonder une réelle légitimité du représentant élu.

 

Il me semble qu’un représentant ne peut se dire légitime que s’il adopte une certaine posture en ce qui concerne sa fonction. Il doit considérer que sa fonction est celle d’un passeur, il doit désirer plus que tout s’inspirer des idées et des projets des petits gens, écouter. Il doit être en mesure d’entendre, non pas les spécialistes seulement, non pas les lobbyistes uniquement, mais avant tout la parole de ceux qui quotidiennement affronte la rugosité de notre société pour faire émerger de possibilités de réformes qui améliore le quotidien des élécteurs. Un représentant ne peut rechercher sa légitimité que dans sa connaissance, presque individuel, du petit peuple qui a été amener a votée.

 

Ceci peut être une démarche personnelle, ceci peut être le travail d’un élu qui tente de faire vivre quotidiennement une sorte de démocratie participative dans sa circonscription. Une démocratie qui ne se contente pas d’avoir des conseils de quartier qui parle de leur vie de quartier mais des conseils de quartier qui soient amener a se positionner sur des questions dépassant leur cadre de vie.

 

C’est une démarche qui peut    aussi être institutionnalisé. Il reste alors a définir un cadre permettant d’évaluer si le représentant du peuple rempli les conditions qui le rende légitime. L’institutionnalisation implique un débat de fond sur la méthode que nous choississons pour rendre impératif ce travail de terrain.

 

Retraites: de la mise en déficit (volontaire) de notre système de salaire continué par répartition I


Aujourd’hui deux jeunes sur trois estiment qu’ils ne toucheront pas à l’age de la retraite une pension suffisante. La crise économique que nous connaissons fait naître dans notre population une insécurité a court et moyen terme : beaucoup d’entre craignent de ne pouvoir éviter une période de chômage durant leur carrière. A cette insécurité a court et moyen terme s’ajoute donc désormais une insécurité a long terme : Toucherons nous une retraite suffisante pour vivre décemment.

Le gouvernement joue actuellement avec cette peur. Monsieur Sarkozy en affirmant que « une retraite sur dix n’est pas financer » (est-ce la mienne ?) et Monsieur Fillon et évoquant les 100 milliard manquant pour les retraites (en omettant de préciser qu’il s’agit de 2050) jouent brillamment avec cette peur pour justifier le plan qu’il nous propose. Un plan qui fait reposer en majeure partie l’effort sur l’individu.

Il serait néanmoins irresponsable de prétendre que, sans réformes, notre système de retraite est viable. En 2025 le nombre de retraite aura augmenter de 50%. Il sera donc nécessaire d’augmenter d’un tiers le financement. Notons que dans les trente dernière années la part des ressources consacrées au financement des retraites est passé de 6 a 12%.Pour conserver l’équilibre il faudrait atteindre 18% en 20 ans.

Depuis 2002 les gouvernements dénoncent le trou abyssal de la sécurité sociale:

– 23,5 millions de besoin de financement en 2009 contre 10,2 en 2008

– 30 milliard de déficit annuel jusqu’en 2012.

Les graphiques dont j’ai eu connaissance laissent apparaître un décrochage important en 1993 du fait de la récession avec une perte de 30 milliards de FRANCS par ans. En 20 ans nous sommes avons le déficit annuel a été multiplié par 6.54 ( de 30 milliards de France a trente milliards d’euros) . Le déficit annuel de la Sécurité Sociale représente 1,5 point de PIB. A l’intérieur de ces 1,5 point de PIB les retraites comptent pour 0,6. L’ensemble de la dette public représente 7,5 points : soit 144,8 milliards par ans.

En dette cumulée nous atteignons la dette de 115 milliards d’euros pour la sécurité sociale sur 1489 milliards de dette publique : La dette de la sécurité sociale ne représente que 8% des déficits publics, il faut prendre conscience qu’a l’intérieur de cette dette la part des retraites tournent autours de 20%. Pour sortir de cet partie un peut technique et chiffré notons simplement que le trou abyssal que constitue les retraites en France n’est en fait qu’une faible partie du trou abyssal de la dette publique.

Notons aussi que l’attaque contre le système est forte et se fait sans que jamais ne soit mentionné les faits suivants :

Depuis 1979 le taux de cotisation patronal reste gelé.

De la même façon le taux de cotisation salarial ( qui était passé de 8% à 26 % de 1950 à 1990) stagne ou recul : Il n’est que de 10% pour le smic).

De fait le système connaît un assèchement des ses ressources qui est SANS lien avec une quelconque question démographique mais simplement avec une politique de gestion de ces ressources. (cf Bernard Friot, l’enjeu des retraites)

La question de la dette est directement a mettre en lien avec celle de la fiscalité : Si une dette existe cela signifie que mes entrées financières (impôts) sont inférieure a mes dépenses. Il s’agit alors de comprendre la cause de se déséquilibre. Si nous Acceptons de payer nos impôts c’est que nous reconnaissons que l’usage qui en est fait sert l’intérêt général: il est juste que je paye si cela permet à tous de vivre mieux. L’acceptation d’un impôt

Les exonérations de cotisations patronales sont un phénomène relativement nouveau: Elles étaient quasiment nul il y a 20 ans et sont en forte augmentation depuis 1990. les exonération représentent en 2009 30,3 milliards d’euros. Ces exonérations sont compensées par l’état mais avec quel argent ?

Il faut prendre conscience que less cotisations sociales pour la part patronale doit être considéré comme un salaire socialisé. Dispenser une entreprise de payer cette part, c’est l’autorisé à baisser brutalement le salaires de ses employés. Les liberaux présentent la part patronal comme une taxe qui nuirait à la compétitivité de nos entreprises. Les mots on un poid, un salaire n’est pas une taxe c’est la rémunération d’un travail. Nous ne pouvons accepter que l’état dispense des entreprises de payer leurs salariées.

Et ce d’autant plus quand les exonérations ne cesse de démontrées leur inefficacités. Elles ne jouent pas un rôle d’incitation à l’emploi sensible et crées des trappe à bas salaires. Rappelons que les exonérations sont total en ce qui concerne le SMIC et ne retrouve leur taux plein que lorsque les salaires atteignent 1,6 SMIC). Il est dès lors extremement avantageux pour un employeur de tasser les salaires autours des tranches les plus exonérées.

D’une part les cotisations ne nourrissent pas le système de retraite par répartition, d’autre part elles incitent les patrons à moins payer leurs employés. Les salaires sont donc plus faible ce qui impact l’importance de la part salarial des cotisations. Un véritable système perdant-perdant.

(Avant 1994 pas compensées en cumulé: 35 milliards d’euros)

Une véritable réforme (rappelons que réforme est défini dans la langue française comme un changement apportant une amélioration, pas un simple changement) commencerait par purifié le système de financement des retraites avant d’envisager de demander aux citoyens de faire l’effort de travailler plus pour des salaires continués de moins en moins important (sens des réformes depuis au moins 2003)

Faire de la politique autrement 2: Construire ensemble (de la question des contres pouvoirs dans un parti politique et mandat imperatif)


Faire de la politique autrement, comme je tentais de l’argumenter dans mon premier billet, est donc partir à la recherche des causes profondes du désamour entre les citoyens et leurs représentants . Il s’agit de construire un parti politique à partir de la population même qui ne se reconnait plus dans les choix qui leur sont proposés à chaque élection. Cela peut sembler une gageure:  ces citoyens qui ne se déplacent même plus dans un bureau de vote lors des élections pourraient constituer le terreau d’une nouvelle force politique?

Il me semble de ma place de citoyen que nombre de Français pourraient aspirer à participer à une nouvelle forme d’engagement politique. Ce que nous tentons, bien que nous ne soyons encore qu’une poignée, de faire au M.U.P est de proposer le cadre, la structure, qui donne à un tel mouvement ses conditions vitales d’existences. Il s’agit de créer un mouvement ouvert qui ne s’enferme pas dans une ligne politique dogmatique, de créer une force politique qui reste indépendante autant que faire ce peu de la pression des élections.

Francois Parlant (pour le citer à nouveau) énonce parfaitement le risque qu’encours tout parti politique, en création ou non: Toute formation risque de s’inscrire dans un risque de reproduction en vase clot de ses « cadres » et de fait de se couper des personnes et idées nouvelles qui naissent quotidiennement sur le terrain. Il s’agit dès lors de créer un mouvement qui apprécie autrement son rôle que dans les partis traditionnels.

La première question est celle de la circulation des individus dans et en dehors du parti. Il s’agit de créer un mouvement qui soit à la fois suffisamment solide et stable pour compter sur l’échiquier politique et pour autant qui ne soit composé que marginalement de « professionnel » de la politique. Toute la difficulté réside dans cet équilibre dans lequel un mouvement populaire doit se maintenir.

je m’explique:

– Il me semble qu’un parti ne peut se passer d’un noyau de personnes travaillant autant que faire ce peu à construire le mouvement, à lui donner une place publique, une place parmi les partis politiques. Imposer des idées nouvelles nécessite que certains d’entre nous construisent des relais parmi les autres partis politiques, avec la presse. Il y a un vrai travail technique aussi de connaissance de la loi, des institutions, de façon à rendre nos propositions crédibles et directement applicables. Le fait même qu’un parti dispose de permanent, nous l’avons vu, favorise l’apparition d’une coupure entre le souci des permanents de conserver leurs postes et le travail de résolution des problèmes économiques et sociaux. Il y a un réel noeud gordien entre cette nécessité d’avoir des personnes qui disposent d’un savoir technique et de temps et la nécessite de ne pas se couper de la base et de ne pas récréer un régime technocratique dans le parti même.

– il est donc nécessaire de prévoir des mécanismes régulateurs dès la fondation du parti de façon à assoir les bases d’une nouvelle forme d’organisation qui protège le but que nous servons: Inclure un maximum de gens « issue » de la société civile dans les instances dirigeantes du parti pourrait être l’une des clefs. Je pense au mode d’organisation des associations. Leur conseil d’administration (extérieur à l’activité immédiate et quotidienne des personnels de l’association) intervient pour interroger le directeur sur le lien entre les missions que l’association se donne et les moyens qu’elle met en oeuvre pour y parvenir. De ce dialogue entre professionnel et conseil d’administration peuvent apparaitre de nouvelles idées, de nouveau mode d’organisation, de nouveaux chantiers. Le conseil d’administration dispose d’un pouvoir réel sur l’institution, un pouvoir financier, un pouvoir décisionnaire… .

De la même façon, il me semble qu’un parti politique pourrait se doter d’un « conseil d’administration » dont le rôle serait de servir de contre-pouvoir interne (finalement) aux élus et permanents qui travaillent quotidiennement à la gestion et au développement du parti. Plus qu’un simple contrôle par les militants lors des assemblées générales électives ou des congrès qui rythme la vie des organisations syndicales et politiques existantes, les administrateurs auraient finalement un droit de regard plus important, peut être plus indépendant sur la direction que prend le parti.

Ce contre-pouvoir ne dispense pas de réfléchir à la façon même dont les responsabilités sont distribuées au sein du parti. Nous savons, historiquement, toutes les réticences que le mandat impératif a rencontrées dans les systèmes politiques. Difficile à mettre en oeuvre sur l’ensemble d’un territoire il pourrait prendre une place dans un parti politique. L’idée n’est pas de définir totalement les méthodes et les actions à entreprendre pour les individus nommés par ce type de mandat. Il s’agirait plutôt de fixer une ligne directrice que le porteur du mandat se sentent en capacité de réaliser. Les porteurs de mandats seraient donc choisis pour accomplir une tache (organiser le travail de telle ou telle commission, monter un  réseau dans un but défini…) pour un temps défini.

Ce sont, pour l’heure, les deux pistes que je suis capable d’imaginer pour tenter d’éviter dans l’organisation même d’un mouvement, la coupure entre les membres de l’exécutif (élus, permanents…) et la société dans son ensemble.

J’ouvre ici a vos idées, vos proposions, sur cette question.