Archives du mot-clé repression

des roms des étrangers et des nuages de fumées


Je reprends le clavier sans doute a contre temps mais tant pis. Il m’a sans doute fallu du temps pour croire en la réalité des discours et des actes posés depuis le discours de montpellier du chef de l’état. La politique est peut être moribonde en tout cas elle touche au surnaturel et le surnaturel reste étranger pour moi (on rentre dans le coeur du sujet).

La question des roms, des roumains (le gouvernement est il capable de faire une distinction?) cache en premier lieu un discours sécuritaire qui est effrayant. Le discours de Monsieur Sarkozy a Grenoble est en ce sens édifiant.

Le président propose que certains criminels portent un bracelet électronique quelques années après l’exécution de leur peine. Entendons nous soit une peine est achevé soit elle ne l’est pas. Si je sors de prison j’ai le droit d’aspirer à reprendre une vie « normale » à souhaiter une réinsertion, à vivre « en liberté ». Le bracelet électronique est une forme d’incarcération au domicile: je ne peux sortir que pour travailler ou durant des horaires déterminés. En tant que peine privative de liberté elle ne peut être considéré comme étant ordonnée à la fin de ma peine. Si j’ai « payé ma dette » par l’incarcération a quel titre serais je en plus condamné après ma peine à une nouvelle peine sans nouveau délit!

Il suffirait pour rendre possible ce projet du président qu’une loi prévoit un temps automatique durant lequel le condamné soit obligé de porter un bracelet: je vous condamne à 5 ans de prisons ET à deux ans de contrôle électronique.  Le durcissement législatif ferait un nouveau bon, mais cette façon de procédé serait « légale ».

Ce qui inquiète dans la politique sécuritaire de notre gouvernement est cette idée récurrente que la privation de liberté peut se passer de juge. On la retrouve dans une loi prévoyant l’augmentation du temps de rétention administrative des étrangers en situation « irrégulière »  sans en référer au magistrat.

On le retrouve dans la loi « HSP »: je cite « Ce projet fait du « soin sans consentement » le modèle du soin psychique. Il maintient l’exception française en Europe d’une loi spécifique pour le traitement sous contrainte en psychiatrie, sans qu’un juge intervienne dans l’autorisation de cette privation de liberté. En posant le principe d’un soin sous contrainte imposable tant à l’hôpital qu’au domicile du patient, il y ajoute l’atteinte à la vie privée. Ainsi, les patients, fichés et contraints, se verraient enfermés dans une véritable trappe psychiatrique : considérés à vie comme des malades mentaux potentiellement dangereux. » (une pétition à signer)

Ce qui est visé c’est le principe même du droit de chacun de se défendre d’une part et, si l’on a été reconnu coupable le droit de s’amender et de se réinsérer (voir de « guérir »).

La question des Roms est un épi-phénomène de cette politique gouvernementale. La répression touche tout le monde et principalement les populations les plus défavorisés. Dans le cadre de cette répression de la pauvreté il aurait été absurde que le gouvernement oublie la question roms. Cette population qui vit dans des bidon ville moderne de petits boulots, de mendicité et parfois de larcins et la cible idéal pour notre courageux gouvernement. Voila un peuple qui ne bénéficie que de peu de moyen financier pour se défendre et qui n’a pas d’Etat qui les soutiennes d’une façon soutenu et volontaire. Le statu de roms en Roumanie n’est pas simple  (dans peu de pays de l’est en fait) et les roumains vivent de peu de chose dans leur pays.

« La délinquance de nationalité roumaine » à Paris aurait augmenté de 138 % en 2009, et de 259 % en 18 mois. Il a également ajouté : « Aujourd’hui, à Paris, la réalité est que près d’un auteur de vol sur cinq est un Roumain », a dit M. Hortefeux, et « un vol commis par un mineur sur quatre l’est par un mineur roumain ».

Pour analyser ces chiffres je laisses la parole à un sociologue (Laurent Muchielli) :

« 1) Tournons nous d’abord vers les statistiques de police, les plus connues. Elles ne distinguent que les nationaux des étrangers, sans donner le détail des nationalités concernées. Rien sur les Roumains donc. Par ailleurs, pour évaluer ici le poids de la délinquance des étrangers, il faut évidemment en retirer les « infractions à la police des étrangers » telles que le défaut de papiers en règle, qui dépendent beaucoup des contrôles au faciès et qui ne sont en quelque sorte qu’une délinquance administrative. Ceci fait, on peut alors calculer la part des étrangers parmi les personnes « mises en cause » (suspectées) pour l’ensemble des crimes et délits. Or cette part a baissé en 2009 (12,5 %) par rapport à 2008 (13,5 %). Si donc la délinquance des Roumains avait si fortement augmenté que le dit le ministre, elle aurait du baisser encore plus fortement chez d’autres étrangers. On aimerait savoir lesquels…
2) Etudions ensuite une statistique de justice, hélas peu connue. Le recensement des condamnations prononcées par les tribunaux français contient, lui, le détail des nationalités. Les deux dernières années publiées sont 2007 et 2008. Et entre ces deux dates, le nombre de personnes de nationalité roumaine condamnées a baissé d’environ 6 % (passant de 4 562 à 4 300 personnes). Ainsi, les deux seuls indices fournis par les statistiques publiques contredisent radicalement les tendances annoncées par le ministre »

Nous nous retrouvons donc face à un discours stigmatisant une population étrangère sans que le gouvernement ne puisse affiché le moindre chiffre étayant des propos qui ne sont pas loin d’être un appel à se défier des roumains que nous pourrions croisés dans la rue. Finalement ce sont probablement des délinquants.

Il y a peu de temps le gouvernement évoquait les années 30 pour parler du comportement des médias en ce qui concerne leur collègue Eric Woerth. A mon tour je me sens tirer vers une époque passée. Une époque où il est possible qu’un gouvernement s’en prenne à une population parce que électoralement il espère en tiré bénéfice.

La sémantique, le phrasé, le vocabulaire et la pensé du gouvernement est inquiétante je ne prendrais pour exemple que cette petite phrase entendu au journal de france 2 à la fin de la conférence de presse de Monsieur Hortefeux. Celui ci après avoir présenté ses chiffres fantômes sur la délinquance des « roms » conclu: « mais il n’y a pas que les roms qui commettent des actes de délinquances, d’autres étrangers aussi » (je cites cette phrase de mémoire, elle date de quelques jours mais elle trotte dans ma tête depuis).

Brice Hortefeux conclu brillamment cette séquence: il y a d’autres étranger aussi…

Lopsi II: tenir les parents par la bourse (de la responsabilité collective à la responsabilité individuelle)


Dans un recent billet je faisais part des « projets » sécuritaires dévellopés dans le cadre de la loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure.

Outre l’extension de la vidéo surveillance et de la censure du net, ce projet n’oublie pas de « resserer les vis » autour de la question des mineurs. Ce qui est notable est le corpus cohérent présenté par le gouvernement dans ces différents projets:

Le gouvernement évoque de façon répété la possiblité de supprimer les allocations familiales pour les parents d’enfants ne se rendant pas à l’école.

La lopsi va dans la même direction:

– la loi prévoit de sanctioner financièrement les parents d’enfants ne respectant pas le couvre feu.  Une amende est en prévu dans le cadre d’un contrat « de responsabilité parentale ». Les parents refusant de signer un tel contrat risque la même amende.

Il s’agit encore une fois de sanctioner l’individus, de le placer dans la position d’unique responsable des « déviances » de son enfant. Il s’agit d’exclure l’idée même que la société porte une responsabilité collective. Ce faisant le politique évite d’avoir à chercher une réponse globale, de s’interoger sur un phénomène de société. Au delà de la question de l’enfance c’est le rapport de l’Etat au fait social qui apparait dans ce type de réponse: Un phénomène nous genes, ne reflechissons pas à son origine sanctionnons.

Cette maxime est parfaitement résumé par Frederique Lefebvre:  » A force de réfléchir avant de légiférer, on reste immobile. » Pour ne pas rester « immobile » ne reflechissons pas.

Le gouvernement est dans une logique du « toujours plus ». Si la sanction ne fonctionne pas sanctionnons plus, élargissons le champs d’action de la sanction. Paul Watzlavitz rappel dans  » Comment réussir à échouer » que faire plus de la même chose donne souvent plus du même résultat. En s’obstinant dans cette logique du tout sécuritaire le gouvernement doit s’attendre à produire plus d’adolescent « délinquants ».

Cette production de délinquants par l’Etat fonctionne dans une logique d’auto-alimentation: Si l’on sanctionne de plus en plus durement de plus en plus de fait il ne faut pas s’étonner que de plus en plus d’adolescent se retrouvent « mis en cause » au niveau pénal. Ce n’est pas un changement de comportement des individus qui conditionne cette augmentation mais l’augmentation des réponses pénales souhaitées par la société.

Rappelons aussi que les parents ne choisissent pas que leurs enfants n’aillent pas à l’école, qu’ils commettent des actes délinquants. J’ai dans mes suivis un grand nombre de parents démunis. Ces parents n’habitent pas tous dans une cité, ils ne sont pas particulièrement laxistes… leur enfants leur échappent à travers un processus.

Etre parent s’est courir le risque que nos enfants à un moment ou un autre échappent à notre influence. Tant que les actes que nos adolescents posent alors n’ont pas de conséquences lourdes, le fait qu’ils échappent à notre influence d’adulte n’est pas grave. C’est même sain, l’enfant pour grandir à besoin de forger son propre rapport au monde et aux regles de ce monde.

Si il s’agit de légiferer sur tout, de gesticuler… legiferons.

Il serait tant que les hommes politiques réaliser que si « réformer » passent par la création de nouvelles lois, il est nécéssaire que ces lois soient réellement novatrice. L’immobilisme de ce gouvernement se carractérise par son  acharnement à tourner en rond.