Dans un recent billet je faisais part des « projets » sécuritaires dévellopés dans le cadre de la loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure.
Outre l’extension de la vidéo surveillance et de la censure du net, ce projet n’oublie pas de « resserer les vis » autour de la question des mineurs. Ce qui est notable est le corpus cohérent présenté par le gouvernement dans ces différents projets:
Le gouvernement évoque de façon répété la possiblité de supprimer les allocations familiales pour les parents d’enfants ne se rendant pas à l’école.
La lopsi va dans la même direction:
– la loi prévoit de sanctioner financièrement les parents d’enfants ne respectant pas le couvre feu. Une amende est en prévu dans le cadre d’un contrat « de responsabilité parentale ». Les parents refusant de signer un tel contrat risque la même amende.
Il s’agit encore une fois de sanctioner l’individus, de le placer dans la position d’unique responsable des « déviances » de son enfant. Il s’agit d’exclure l’idée même que la société porte une responsabilité collective. Ce faisant le politique évite d’avoir à chercher une réponse globale, de s’interoger sur un phénomène de société. Au delà de la question de l’enfance c’est le rapport de l’Etat au fait social qui apparait dans ce type de réponse: Un phénomène nous genes, ne reflechissons pas à son origine sanctionnons.
Cette maxime est parfaitement résumé par Frederique Lefebvre: » A force de réfléchir avant de légiférer, on reste immobile. » Pour ne pas rester « immobile » ne reflechissons pas.
Le gouvernement est dans une logique du « toujours plus ». Si la sanction ne fonctionne pas sanctionnons plus, élargissons le champs d’action de la sanction. Paul Watzlavitz rappel dans » Comment réussir à échouer » que faire plus de la même chose donne souvent plus du même résultat. En s’obstinant dans cette logique du tout sécuritaire le gouvernement doit s’attendre à produire plus d’adolescent « délinquants ».
Cette production de délinquants par l’Etat fonctionne dans une logique d’auto-alimentation: Si l’on sanctionne de plus en plus durement de plus en plus de fait il ne faut pas s’étonner que de plus en plus d’adolescent se retrouvent « mis en cause » au niveau pénal. Ce n’est pas un changement de comportement des individus qui conditionne cette augmentation mais l’augmentation des réponses pénales souhaitées par la société.
Rappelons aussi que les parents ne choisissent pas que leurs enfants n’aillent pas à l’école, qu’ils commettent des actes délinquants. J’ai dans mes suivis un grand nombre de parents démunis. Ces parents n’habitent pas tous dans une cité, ils ne sont pas particulièrement laxistes… leur enfants leur échappent à travers un processus.
Etre parent s’est courir le risque que nos enfants à un moment ou un autre échappent à notre influence. Tant que les actes que nos adolescents posent alors n’ont pas de conséquences lourdes, le fait qu’ils échappent à notre influence d’adulte n’est pas grave. C’est même sain, l’enfant pour grandir à besoin de forger son propre rapport au monde et aux regles de ce monde.
Si il s’agit de légiferer sur tout, de gesticuler… legiferons.
Il serait tant que les hommes politiques réaliser que si « réformer » passent par la création de nouvelles lois, il est nécéssaire que ces lois soient réellement novatrice. L’immobilisme de ce gouvernement se carractérise par son acharnement à tourner en rond.
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